Paradoxalement, sidéré par la claustration imposée par le confinement, le déconfinement m’a inspiré le silence. Il fallait à nouveau faire l’expérience de la liberté, non pas l’expérience de la fébrilité grégaire des affamés de ceci et de cela, consommateurs formatés que le confinement avait « frustré », aficionados d’une « vie sociale » superficielle, mal sevrés du Café du Commerce, non, mais prendre son temps pour bien sentir ce que le confinement avait impliqué de sacrifices tout en présentant certains avantages indéniables. Se donner le temps de la réflexion dans l’action… Pour cela, il faut du temps…
Maintenant, quatre mois plus tard, qu’y a-t-il à dire ?
D’abord, les Français, individualistes et indisciplinés, n’ont pas vraiment voulu écouter le bon sens qui invite à penser qu’une épidémie ne disparaît pas d’un coup de baguette magique et que mettre quelque chose devant sa bouche pour éviter de postillonner dans l’œil du prochain est de bonne guerre. (Y a-t-il besoin d’attendre qu’une instance supérieure nous le dise ? Non ! ) Au lieu de cela, les Français, victimes sans doute d’une infantilisation de longue date, ont obéi au principe du « tout-tout-de-suite » et se sont rués en vacances en oubliant, la plupart du temps, les gestes barrière. Il suffit de voir la manière dont les gens circulent dans les supermarchés, dans la campagne et sur les plages : comme d’habitude… Donner des conseils aux Français ne sert à rien : au pays des irréductibles Gaulois, il n’y a vraiment que la peur du gendarme qui opère, c’est dommage… On parle de pédagogie, mais la pédagogie n’est guère efficace avec les ânes, encore moins avec les veaux chers au Grand Charles.
Par les temps qui courent, avec ou sans masques, rares sont ceux qui veillent à ne pas trop s’approcher d’autrui. A pied comme en voiture, les gens sont totalement indifférents à l’autre : c’est chacun pour soi et je me moque d’autrui… Il faut ajouter tout de même que l’attitude qui consiste à se plaindre que porter un masque tout le temps est pénible est non seulement ridicule mais scandaleuse car, un, c’est de la mauvaise foi, deux, même si cela constitue une légère contrainte, cela vaut mieux que d’attraper le coronavirus ou, pire encore, de contaminer son semblable… Vraiment, ce qui est pénible, c’est d’entendre les gens gémir dès que les circonstances leur imposent la moindre contrainte : cela donne envie que le virus devienne plus virulent pour les convaincre, ces sceptiques immatures, qu’une maladie contagieuse qu’on ne peut pas soigner ne saurait être prise à la légère.
Ensuite, la pandémie a occulté quelque peu un mal qui rôde depuis déjà longtemps dans la société française : la tolérance passive. Au nom des droits de l’homme, du respect de l’autre, du droit à la différence, de la culpabilité post-colonialiste et de la volonté de ne pas stigmatiser les communautés, le pouvoir n’agit pas contre la violence. C’est d’une violence contre la société et les institutions de la République qu’il s’agit, une violence dangereuse qu’on ne saurait tolérer au risque de perdre ce que nous avons de plus précieux, notre démocratie et notre liberté.
Que des groupuscules de tout poil, constitués ou non, ou des individus isolés se permettent de faire la loi dans la cité et dans les rues en tabassant n’importe qui et en cassant n’importe quoi est tout simplement révoltant. Que les exigences religieuses viennent contaminer la sphère publique et les institutions de la nation l’est tout autant. La laïcité, c’est « Pas de religion du tout dans la vie publique, dans les établissements de la République », quelle que soit la religion !
Pour revenir aux excités ensauvagés qui saccagent les centres-villes parisiens ou provinciaux, il faut les arrêter – à coups de matraque et au jet d’eau si nécessaire – , les juger et les contraindre immédiatement par la force publique en leur infligeant une peine de prison assortie d’une amende et de travaux d’intérêt général, par exemple nettoyer les rues qu’ils ont dévastées et réparer les dégâts qu’ils ont commis…
Il y a des moments dans l’histoire où une certaine répression policière n’est pas inutile car l’excès de prudence et de retenue laisse la porte ouverte à toutes les exactions. De même la mollesse et l’indulgence des tribunaux est un encouragement à la délinquance.
Il est urgent aujourd’hui de raviver le civisme des Français pour contenir la pandémie et de reprendre les rênes du pouvoir pour éradiquer la violence et rétablir la Loi républicaine.
Kynos