LOGIQUE DU MONDE, SORTILÈGES DE LA REPRÉSENTATION

 

   Le monde est régi par des lois naturelles que l’on peut découvrir au rythme des progrès de la science. Le monde fonctionne selon une logique propre dont nous tentons de percer les mystères et nous y parvenons dans une certaine mesure, très modeste. Cette réussite partielle n’a été possible que grâce au langage, c’est-à-dire à un système abstrait majoritairement arbitraire – même si certains de ses éléments sont motivés – de représentation du réel. Le langage est globalement approximatif. Le seul langage qui ne présente aucune ambiguïté est le langage mathématique, mais qui dit que l’univers est décomposable en unités et en ensemble comme le fait le langage mathématique justement ? C’est le caractère à la fois empirique et arbitraire du langage, des langages et des langues en particulier qui crée une dichotomie, un écart entre le monde et sa représentation, si bien qu’on peut dire qu’il existe une logique du monde qui n’est pas toujours en accord avec la logique du discours. Ce qui nous fait dire que la représentation n’est qu’un mode imparfait d’appréhension du réel et que le monde a une logique qui nous échappera toujours à un certain point puisque le savoir absolu est hors de notre portée parce que nous faisons partie de ce monde et que nous en sommes un élément limité justement. C’est pourquoi, tout en continuant à opérer les vérifications scientifiques qui permettent de valider une représentation, tout ce qui nous reste à faire est de travailler à améliorer le système de représentation et à l’interroger constamment pour en faire bon usage et ne pas céder à ses sortilèges…

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