Chroniques d’une pandémie 3

   Les jours s’égrènent et passent… Les heures se creusent d’instants de plus en plus élastiques et béants. On se confine, on raffine, on s’affine, on se débine en imagination… Chacun se débrouille comme il veut, comme il peut… avec les moyens du bord dans un vaisseau immobile… Hier soir, las d’écrire, content d’avoir lu, mais voulant me changer les idées, sans être distrait de la tragédie que nous vivons, j’ai décidé d’aller chercher du discours important, essentiel, philosophiquement , s’entend. Je me suis rappelé que, dans les années 1918, l’humanité avait commis une guerre désastreuse et inutile et subi une pandémie qui ne l’était pas moins. J’ai donc cherché sur YouTube et je suis tombé sur une conférence de Frédéric Keck, historien de la philosophie et anthropologue, enregistrée en décembre 2018. Un conseil, allez-y vous aussi, vous allez voir et entendre ce que nous aurions dû savoir depuis un siècle. La grippe espagnole fut désastreuse (50 millions de morts en 2 ans) et, alors qu’elle aurait dû nous servir de leçon, inutile.
Pourquoi inutile ? Parce que, petits mecs et nanas prétentieux, on a cru qu’on maîtrisait tout et qu’on était au-dessus de tous ces animaux qui nous gênent aux entournures dans nos activités. « Chers congénères, la science et la technologie nous permettront de nous débarrasser des nuisibles, d’éradiquer les maladies et d’assurer à tous la sécurité à 100% dans le bonheur de la consommation à outrance. » Foutaise, mes zigues ! Le covid19 fait le vide, là où il lui plaît de voyager à bord de nous autres, qui nous croyons les maîtres du monde. Nous ne sommes les maîtres de rien du tout et surtout pas de notre pensée, d’ailleurs, qui, au final, malgré tous les « essais » – souvent très intéressants – mais qui ne valent pas un pet de lapin aux yeux de nos dirigeants et autres technocrates, écocrates et et généraux d’industrie, sourds à toute raison raisonnable, taraudés qu’ils sont par le mal des ardents cumulateurs et la danse de Saint-Gui du « toujours plus et après nous le déluge »… Non mais cela suffit, peut-être ?
L’illustration la plus ironique et la plus tragique de cette surdité et de cet aveuglement n’est-elle pas l’indifférence de nos gouvernants à l’égard du monde hospitalier, médical et paramédical qui réclame depuis des décennies des moyens d’action, un revalorisation de certaines fonctions, en particulier, celle d’infirmière… (Cela fera l’objet d’un autre discours.) L’état des lieux était flagrant et personne, dans les sphères de l’Etat, n’a rien voulu faire. Aujourd’hui, c’est la catastrophe. Quand les peuples et les nations consacrent leur argent et leur énergie à la guerre et au pur profit financier au lieu de favoriser l’agriculture et la médecine, elles sont promises au déclin. L’homme ne mérite pas la terre qui le porte.

                                                                                         Kynos

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